Être papa à 40 , 50 et 60 ans

Par Méline Iscache

Être père quadra ne suscite pas autant de questions que chez les femmes du même âge.

Les pressions sociales sont plus importantes chez ces dernières que chez ces messieurs (voir l’article de Stella Baruchello dans la page article ou en cliquant sur le lien).Pourtant, lorsqu’il est présent au sein d’un couple, ce dernier a un rôle tout aussi important en tant que parent. Alors, à nos scalpels et nos sondes pour tenter de disséquer ce phénomène de la paternité tardive et les enjeux qui en sont liés!

Paternité tardive : pourquoi ?

  • Des facteurs sociaux et environnementaux

En France, L’âge moyen chez un homme pour un premier enfant est celui de 31 ans (contre 28/29 ans chez les femmes). Pourtant, il est de plus en plus fréquent de voir une parentalité tardive. Outre des difficultés relatives à la procréation chez l’homme un ensemble de raisons peuvent expliquer ce phénomène. L’espérance de vie a presque doublée au cours du vingtième siècle alors oui, la possibilité de prendre son temps est à tenir en compte. La pression des valeurs traditionnelles concernant un archétype familial et ses carcans est beaucoup moins tangible et ressentie (ouf! Car nous sommes au XXI ème siècle), le mariage et la venue de petits anges n’est donc plus une étape obligatoire lorsqu’on a soi-même à peine passé l’adolescence, et éviter une grossesse est une possibilité grâce aux moyens de contraception. La liste des partenaires est beaucoup moins taboue,-merci à la libération sexuelle-. Ainsi, Les divorces et les remariages sont de plus en plus fréquents,fruit d’un nouvel amour partagé les familles recomposées sont elles aussi significatives.

Reconstruire sa vie avec une nouvelle partenaire est donc un facteur important. Les envies et la prétendue urgence d’engendrer tôt et vite n’est plus pour certains, ou du moins ne doit pas être vu comme une condition nécessaire à l’épanouissement. Prendre son temps, c’est à portée de main et c’est le souhait de tous. L’ensemble de ces raisons ainsi que le développement personnel peuvent rapidement repousser le projet de faire des enfants.Par ailleurs, il faut être capable de questionner cette attente et cette pression sociale plus importante chez la femme que chez l’homme à avoir un enfant. Pour beaucoup d’hommes, ayant peu d’injonctions face à cela, c’est un choix et un désir qui peut s’avérer moins prématuré. Dans ce cas là « l’horloge qui tourne » n’a pas les mêmes conséquences pour eux vis-à-vis des autres, d’autant plus qu’ils pourront avoir en tête qu’à tout moment s’ils le désirent, leur système de reproduction le leur permet.Par ailleurs le regard de la société vis à vis des papas tardifs semble bien plus positif qu’à l’égard des femmes en attendant d’elles qu’elles soient conditionnées par leur « instinct maternel » ce qu’on attribue pas aux hommes. Alors dépassé 40 ans, un regard attendri se pose sur ces hommes qui le désirent (mais bien sûr il n’y aucune généralité à faire dessus). De plus, il est possible de questionner ce rapport père/enfant qui n’est évidemment pas le même que celui des générations précédentes : l’égalité entre les sexes a poussé à un nouveau rapport plus intime et plus fort entre les deux et cela ce démontre bien avec la possibilité de congé paternité établie seulement depuis 2002 face à l’urgence de ces papas. De plus en plus d’hommes souhaitent pouvoir bénéficier de ce temps où l’on chérit son enfant.

Selon Yann, père de ses 2 premiers garçons 25 et 27 ans puis de jumeaux à 60 ans et dont on peut retrouver l’interview dans le podcast invité, ce n’était ni sa priorité, ni son désir mais être de nouveau papa avait pour vocation de répondre à la volonté de sa conjointe en symbolisant ainsi leur amour. Enfin, face à un choix mûrement désiré les papas tardifs, ayant plus de temps à accorder à leur(s) enfant(s) peuvent témoigner d’un investissement hors-normes.

Les risques

À bien des égards, l’homme aussi est sujet à certains risques liés à une paternité tardive. Certains s’expliqueraient par l’horloge biologique ; selon une étude diffusée dans la revue Jama Psychiatry être père âgé de plus de 45 ans augmente chez l’enfant, les risques d’autisme, de l’hyperactivité et des troubles bipolaires. Mais cela reste à tempérer, il faut prendre en compte le nombre moyen de ces maladies dans la population (1 sur 200 pour l’autisme et 1 sur 100 pour les troubles bipolaires) à cela s’ajoute la génétique qui est partiellement une des causes.La qualité des spermatozoïdes se dégrade aux alentours de 55 et 60 ans et influe sur de potentiels risques concernant la fertilité, et enfin, le nombre de fausses couches peut augmenter en fonction de l’âge du père(1). Bon ! Je vais vous rassurer tout de suite. L’ensemble des études réalisées ne sont malgré tout pas tout à fait concluante sur ces questions, d’après une étude faite en France, cette dernière tend aussi à démontrer que celles-ci, réalisées depuis plus de 20 ans peuvent être controversables et seraient difficilement mesurables. Enfin, on ne peut totalement valider ou invalider ces risques(2). Il est donc primordial de poursuivre des études dans ce domaine très complexe.

Néanmoins L’homme peut (hypothétiquement) faire des enfants toute sa vie s’il n’est pas sujet à l’infertilité, c’est donc à lui de prendre la responsabilité de consulter un médecin traitant et pédopsychiatre pour s’assurer du bien être de son futur enfant. Selon Philippe I., médecin généraliste les hommes ne viennent que rarement consulter un médecin pour connaitre les présumés risques contrairement aux femmes du même âge.

… Et pourquoi pas ?

Finalement la question n’est pas tant de savoir pourquoi être père après quarante ans mais plutôt pourquoi ne pas l’être ! Être père après 40 ans peut être vu comme un avantage redoutable : l’homme sent qu’il a une situation plus stable, a pris en expérience et a fait ses preuves professionnellement. Il arrive fréquemment que ces derniers ont déjà eu des enfants et ont donc acquis ce savoir-faire aguerri. Cela peut donc être vu comme rassurant pour eux d’attendre un moment plus stable pour avoir un enfant.

Face à l’âge avancé, les pères quadra auront tendance à vouloir passer plus de temps avec leur(s) enfant(s) pour ne pas en manquer une miette. Il faudra néanmoins davantage d’efforts aux pères qui devront tenir tête à leur enfant si, à l’adolescence, ce dernier penche du côté de la rébellion…Les bougies soufflées peuvent devenir un véritable timecode du temps qu’il reste à passer avec votre enfant. Ne craignez rien, aux papas quadra ou futurs papas, vous allez, telle la résurrection du phoenix, accéder à nouvelle jeunesse.

(1) Études et chiffres, risques liées à la paternité : http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/02/28/22054-lage-peres-aussi-influe-sur-sante-bebes

(2) http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/12/11/19550-fertilite-masculine-diminue-t-elle-vraiment? position=7&keyword=fertilit%C3%A9

Article écrit par Méline Iscache pour  » Et en même temps fuck! »

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